Sécurisons nos pratiques !
Depuis les années 2000 et l’arrivée des visites de certification des établissements de Santé par l’HAS des marqueurs de qualité de plus en plus exigeants sont demandés à nos établissements.
C’est dans ce contexte qu’il est apparu indispensable de mettre en place des check-lists garantes de la vérification d’un certain nombre de points clés essentiels à la bonne prise en charge de nos patients.
Il est, depuis lors, utilisé dans les salles de Cardiologie Interventionnelle des check-list standards créées pour les salles de bloc ou de radiologie interventionnelle et donc peu spécifiques de notre activité.
Ainsi le groupe du collège paramédical de la SFC a souhaité travailler sur un modèle spécialement adapté à l’activité de Cardiologie Interventionnelle. Nous l’avons souhaitée simple, fonctionnelle et le plus exhaustive possible afin de coller à la fois aux demandes des instances et à la réalité du travail sur le terrain. Nous souhaitons aujourd’hui vous la présenter et ainsi la diffuser au plus grand nombre.
D’où part-on ?
Dès janvier 2010, l’utilisation de check-list est applicable en France dans tous les établissements de santé qui disposent d’un bloc opératoire (dont radiologie interventionnelle, cardiologie interventionnelle etc…). Sa mise en place sera vérifiée par les experts-visiteurs dans le cadre de la certification, à travers la V2007 et la V2010.
- 1999 : Première procédure d’accréditation visant à promouvoir la mise en œuvre de démarches d’amélioration continue de la qualité dans les établissements de santé
- 2005 : Deuxième itération de la procédure de certification (V2)
- 2010 : Troisième itération (V2010) a été mise en place avec des exigences accrues en termes de prise en charge du patient et de gestion des risques
Première check liste Bloc opératoire - 2011 : Check-list sécurité du patient en radiologie
- 2014 : V2014 4e version de la procédure de certification
- 2020 : V2020 5ème Version
Quels objectifs visés ?
- Améliorer la sécurité au bloc interventionnel et réduire les erreurs en intégrant dans les pratiques quotidiennes des équipes chirurgicales, la vérification croisée de différents points critiques de sécurité
- Renforcer, Améliorer la communication et le partage des informations au sein des équipes travaillant au sein du bloc.
Si l'objectif de la check-list est bien d’améliorer la sécurité des patients dans cette zone particulièrement à risque que sont les secteurs interventionnels, celui-ci ne peut être atteint que si la check-list est bien utilisée.
Cela nécessite un changement des comportements afin de la réaliser soigneusement, en équipe, puis décider collectivement des actions à mener (poursuivre, stopper, problème à régler...).
Ainsi au travers de la vérification pré, per et postopératoires de critères, la check-list permet :
- d'opérer le bon patient au bon endroit ;
- de diminuer le taux d’infection du site opératoire ;
- d'éviter l’oubli de corps étrangers dans le champ opératoire ;
- d'améliorer la transmission des informations essentielles concernant le patient ;
- de définir de manière conjointe les prescriptions postopératoires.
Quel modèle proposons-nous ?
La check-list, qui suit, a été validée par la SFC dont le GACI après avoir été testée dans certains établissements et autorisée à diffusion par l’HAS.
Elle est couplée à un mode d’emploi servant à en faciliter l’usage.
Elle est disponible librement par téléchargement par sur le site Internet de la Société Française de Cardiologie.
Comment réussir son implantation ?
L'implantation de la check-list requiert l’adhésion de tous et son appropriation repose sur :
- un engagement de la direction
- un engagement de la commission médicale d’établissement
- un relais effectif de l'encadrement, responsable de pôle
- la participation de l'ensemble des professionnels qui exercent au sein du bloc interventionnel.
Vers une bonne utilisation ...
Trois critères de bonne utilisation de la check-list sont retenus :
- Tous les items sont considérés et remplis,
- Tous les items sont vérifiés de manière partagée au sein de l'équipe,
- L’identification et la gestion concertée d'éléments de non-conformité sont tracés, que la décision soit celle d'un Go (les cas échant en procédure dégradée), soit d'un No-Go (arrêt de la procédure).
Il ne doit pas s'agir d'un remplissage passif, voire à posteriori, des items mais d'un renseignement proactif au fur et à mesure de la réalisation partagée et croisée au sein de l'équipe.
Nous vous en souhaitons un bon usage !
Mmes Stéphanie Turpeau, Sandra Viel, Monique Lespes