Le traitement des urgences cardiovasculaires reste une priorité en période épidémique

Depuis plusieurs semaines, l’épidémie de COVID-19 frappe durement notre pays. Les établissements de santé ont profondément modifié leurs organisations pour répondre à cette urgence sanitaire et nous saluons l’engagement massif de tous les professionnels de santé.

Ainsi, les soins non urgents ont été reportés pour mobiliser des lits et du personnel dédiés aux patients atteints du COVID-19. Mais, l’organisation de la prise en charge des autres urgences est toujours active et doit continuer à répondre aux besoins médicaux.

Ces dernières semaines, les professionnels de cardiologie et de neurologie ont constaté une diminution massive des admissions en urgence pour infarctus du myocarde ou accident vasculaire cérébral, pour ne citer que les deux premières urgences de nos spécialités. Ce phénomène nous inquiète car nous pensons que bon nombre de patients ayant des symptômes, par crainte d’être contaminés ou parce qu’ils pourraient les considérer à tort comme mineurs, n’alertent pas les secours. Or, nous savons que le risque de survenue d’un événement grave, parfois fatal, est très grand dans les jours qui suivent une première alerte.

C’est pourquoi, la Société Française de Cardiologie(SFC) et la Société Française Neurovasculaire (SFNV) souhaitent rappeler que les établissements de santé et l’ensemble des professionnels se sont organisés pour que les patients être pris en charge, en cas de besoin, dans les mêmes conditions que d’habitude. Nous souhaitons informer l’ensemble de la population que :

• En cas de symptômes évocateurs d’infarctus du myocarde (douleur thoracique le plus souvent, parfois sensation de manque d’air, tant à l’effort qu’au repos, palpitations, malaise) ou d’accident vasculaire cérébral (apparition soudaine d’une faiblesse d’un membre ou de la face, d’un trouble de la parole, d’un trouble de la vision, ou d’un trouble de l’équilibre), il faut impérativement continuer d’appeler le 15. Les personnels des SAMU ont été en effet renforcés pour répondre à toutes les urgences.
• Les personnes non touchées par le COVID-19 sont prises en charge dans la filière habituelle des services qui se sont organisés pour les accueillir.
• Les personnes touchées par le COVID-19 sont prises en charge dans une filière spécifique et adaptée mais elles bénéficieront des mêmes soins, par les mêmes professionnels et avec les mêmes moyens thérapeutiques. Nos services sont organisés pour cela.
• Les patients ne doivent pas interrompre leurs traitements, notamment l’aspirine. La dose utilisée pour la prévention des maladies vasculaires n’a pas d’effet anti-inflammatoire. Un arrêt brutal expose à un risque d’événement grave et peut réveiller la maladie sous-jacente.
• Si une personne a déjà eu un infarctus du myocarde ou un accident vasculaire cérébral :
  • Elle doit poursuivre tous ses traitements habituels, et ne pas hésiter à interroger ou à consulter son médecin en cas de doute. Eux seuls sont habilités à lui donner les conseils. Elle peut obtenir un renouvellement automatique de son ordonnance auprès de son pharmacien, sans nécessité de présenter une nouvelle ordonnance.
  • Ses médecins restent disponibles, notamment par téléphone. Ne pas hésiter à les appeler. Ils jugeront de la nécessité de la voir en consultation ou de l’orienter vers une prise en charge spécifique.