Archives des Maladies du Cœur et des Vaisseaux Pratique - Article du mois : Octobre 2021
A. Leenhardt
Le bénéfice des thérapeutiques en médecine doit être démontré scientifiquement et les polémiques de ces derniers mois durant cette pandémie, ont largement alimenté les discussions sur la nécessité d'études randomisées rigoureuses, seules méthodes acceptables permettant de démontrer l'efficacité d'un traitement vis-à-vis d'une pathologie donnée.
Il est néanmoins des cas, en particulier dans le cadre des maladies rares, où l'observation de quelques patients laisse peu de place au doute alors que l'étude randomisée bien réalisée peine à convaincre ou se révèle même non réalisable.
Je souhaite prendre comme exemple l'utilisation de l'hydroquinidine dans le syndrome de Brugada. Le syndrome de Brugada est une canalopathie d'origine génétique qui peut se compliquer de troubles du rythme ventriculaire sévères. L'implantation d'un défibrillateur est
recommandée chez les patients ayant fait une syncope suspecte d'être d'origine rythmique ou chez ceux ayant présenté des troubles du
rythme cardiaque sévères. Il n'en reste pas moins qu'un certain nombre de patients vont présenter des arythmies ventriculaires qui vont être choquées et que la répétition des chocs est toujours un traumatisme important, en plus d'être potentiellement dangereuse. Des techniques d'ablation épicardique dans la région de l'infundibulum pulmonaire ont été proposées avec des résultats préliminaires intéressants rapportés par Brugada et Pappone dès 2015. Néanmoins, une confirmation à long terme est attendue avec impatience.
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