Le risque d’hypertension artérielle (HTA) augmente avec l’âge mais avec des différences selon le sexe. L’HTA est une maladie rare chez les individus, hommes ou femmes, avant 50 - 60 ans, étant moins fréquente chez les femmes que chez les hommes.
Les données épidémiologiques françaises récentes de l’étude ESTEBAN (BEH 2018) retrouvent une dégradation de la situation en matière d’HTA chez les femmes par rapport à 2006. On observe à la fois une augmentation du niveau moyen de la pression artérielle, conjointement à une augmentation de la prévalence de la surcharge pondérale et de l’obésité, ainsi qu’une moindre proportion de femmes hypertendues traitées par antihypertenseurs chez les femmes dès 55 ans.
Parallèlement, l’incidence des maladies cardio-vasculaires chez la femme est beaucoup plus faible que chez l’homme, puis augmente rapidement après la ménopause. L’hypothèse longtemps discutée pour expliquer cette plus faible incidence des pathologies artérielles chez la femme jeune a été celle de l’effet protecteur des estrogènes endogènes. La carence estrogénique lors de la ménopause est un des nombreux facteurs (génétiques, immuno-enzymatiques, facteurs de risque confondants) pouvant expliquer la majoration significative du risque cardio-vasculaire et métabolique chez les femmes après 50 ans. Les mécanismes par lesquels la carence estrogénique augmente le risque de l’HTA incluent notamment la perte de l’effet protecteur vasodilatateur et antiprolifératif des estrogènes endogènes sur les vaisseaux et la survenue d’une hyperandrogénie relative qui contribue à l’élévation de la pression artérielle (PA) après la ménopause. Il s’en suit conjointement l’apparition d’un syndrome métabolique avec insulino-résistance qui participe à la genèse de cette hypertension artérielle...