Le Conseil National de l'Ordre des Médecins (CNOM) et le Conseil National Professionnel Cardiovasculaire (CNPCV) ont conjointement mené une enquête auprès de tous les cardiologues afin de mieux envisager les évolutions nécessaires de la profession.
Les résultats*, dont les détails se trouvent dans le numéro de mai des Archives des Maladies du Cœur et des Vaisseaux - Pratique, apportent plusieurs enseignements :
• Une mobilité des cardiologues tant géographique que pour le mode d'exercice,
• Un rythme de travail soutenu et des gardes, astreintes et permanences des soins semblant être assurées par moins de la moitié de l'effectif,
• Un environnement de travail plus difficile avec une pression grandissante des patients et des directeurs d'établissement,
• Un fort besoin de formation nettement exprimé.
Bien que la grande majorité des cardiologues ayant répondu estime bien se réaliser dans son métier et être satisfaite du service rendu au patient, cette large enquête fournit néanmoins une donnée originale et préoccupante : plus de la moitié des cardiologues rapportent au moins un symptôme d'épuisement professionnel dans les trois mois précédant l'enquête.
Il n'est pas possible de déterminer sur ces résultats si les facteurs d'épuisement professionnel sont structurels ou conjoncturels mais l'inadéquation entre l'offre de soins en cardiologie et l'augmentation de la demande participe très probablement à cette situation critique.
Ainsi, face à des besoins grandissants, avec une population vieillissante et des maladies cardiovasculaires de plus en plus prépondérantes, l'offre de soins en cardiologie doit évoluer. Ces évolutions attendues ont fait l'objet d'une réflexion collective des différentes sensibilités de la cardiologie réunies au sein du CNPCV exprimées dans « Le Livre Blanc de la Cardiologie ».
Un grand merci au CNOM pour la réussite de ce travail conjoint, à tous les membres du CNPCV qui ont soutenu le projet et participé à l'élaboration du questionnaire et à la discussion sur les résultats, ainsi qu'à celles et ceux qui ont répondu à l'enquête.
*Sur les 7460 cardiologues ciblés, 1736 réponses ont été réceptionnées, soit un taux de réponse de 23,3 %, considéré comme satisfaisant et exploitable.