En termes de diagnostic, par exemple, l'amélioration continue des techniques d'imagerie permet de mieux caractériser les anomalies de la géométrie et du fonctionnement du cœur. Les diagnostics sont de plus en plus précoces, favorisant l'initiation de prises en charge qui peuvent ralentir ou stopper l'incidence de certaines pathologies. Sur le plan interventionnel, plusieurs technologies offrent de nouvelles solutions chaque année. La revascularisation percutanée se développe, tandis que les techniques de remplacement valvulaire permettent de changer aujourd'hui les quatre valves du cœur. La rythmologie interventionnelle peut désormais corriger la plupart des arythmies. Et les stimulateurs cardiaques servent à la fois à traiter les troubles de la conduction et à prévenir la mort subite grâce à la mise en place de défibrillateurs automatiques implantables, de plus en plus sophistiqués, sans sonde. Enfin, du côté des médicaments, chaque génération apporte de nouveaux espoirs dans la majorité des pathologies, avec des approches de plus en plus personnalisées pour chaque patient : insuffisance cardiaque, maladie coronaire, traitements antithrombotiques, anti-coagulants, antiplaquettaires...
Avec l'avènement du numérique, les possibilités qui s'offrent vont se démultiplier. L'essor de la téléconsultation, de la télémédecine et de la télésurveillance facilitent le suivi à distance du patient. le développement des algorithmes et de l'intelligence artificielle vont rendre les diagnostics plus précis, renforçant la personnalisation des traitements pour chaque patient. enfin, le déploiement des objets connectés devrait être particulièrement utile pour inciter le patient à l'autonomie.
Aujourd'hui, ce formidable mouvement d'innovation doit, pour produire tout son potentiel, s'accompagner d'une révolution dans l'organisation des soins en cardiologie. Il faut mieux coordonner les parcours de soins, limiter les ruptures de prise en charge et promouvoir l'observance chez les patients.
En réalité, l'innovation n'est utile que si elle est bien employée, accessible à ceux qui en ont besoin et périodiquement évaluée.
Pr Ariel Cohen
Président de la SFC, Chef du service cardiologie des hôpitaux Saint-Antoine et Tenon, Sorbonne-Universités, AP-HP, Paris.