Le syndrome coronaire aigu avec sus-décalage persistant du segment ST (SCA ST+) met en jeu le pronostic vital immédiat et impose une prise en charge urgente afin d’obtenir une reperfusion myocardique la plus rapide possible. Les patients doivent être pris en charge dans une structure de cardiologie interventionnelle adaptée et autorisée par les schémas régionaux d’organisation sanitaires (SROS), afin de ré-ouvrir l’artère coronaire responsable de l’infarctus dans les plus brefs délais, l’angioplastie primaire étant considérée comme le traitement de référence [1]. Lorsque l’angioplastie n’est pas réalisable dans les délais recommandés, la thrombolyse doit être utilisée en dehors des contre-indications et le patient admis dans un centre pouvant réaliser une angioplastie coronaire.
La prise en charge idéale du SCA ST+ débute par un appel le plus précoce possible au Samu-centre 15, puis une prise en charge pré-hospitalière médicalisée déclenchée dans tous les cas pouvant évoquer un SCA ; en particulier, en cas de douleur thoracique n’ayant pas une autre cause évidente, ce qui inclut le doute dans les indications d’engagement des moyens médicaux pré-hospitaliers. Ceci nécessite donc une bonne information du public, une collaboration étroite entre les médecins de l’urgence (SAMU, SMUR) et les cardiologues interventionnels et la mise en place de réseaux de soins et de protocoles thérapeutiques. Si les derniers registres français (USIK, USIC, Fast MI et stent for life) ont permis de documenter des progrès considérables depuis 1995 (augmentation des appels au 15, réduction des délais d’appel, réduction des délais de prise en charge médicalisée et augmentation du taux de reperfusion par angioplastie), encore trop de patients ne bénéficient pas d’une reperfusion en phase aiguë ou bénéficient d’une reperfusion trop tardive.Il existe en France une grande disparité régionale dans la prise en charge des SCA ST+ : différences inter régionales (urbaines ou rurales), différences entre structures d’accueil de cardiologie interventionnelle (centres hospitalo-universitaires, centres hospitaliers généraux ou centres privés), mais aussi existence d’une grande disparité dans l’organisation des réseaux, plus ou moins formalisés entre les SAMU (service d'aide médicale urgente), les hôpitaux publics et les centres privés. Les dernières recommandations de l’European society of cardiology (ESC) [1] insistent sur l’importance d’établir des référentiels au sein d’un réseau régional de prise en charge de l’infarctus du myocarde. Le bureau du GACI (Groupe athérome et cardiologie interventionnelle de la Société française de cardiologie), représentant les cardiologues interventionnels des secteurs publics et privés, acteurs majeurs dans cette filière, a jugé utile de rédiger un consensus afin d’optimiser la prise en charge interventionnelle des SCA ST+ en France.