Le recours de principe aux endoprothèses coronaires dans l’angioplastie est en grande partie lié à leur efficacité démontrée sur la resténose. Elle constituait en effet un des talons d’Achille de l’angioplastie au ballon avec un taux de l’ordre de 30 à 50 % dans les 6 mois, imposant un nouveau geste de revascularisation dans 20 à 40 % des cas.
Le mécanisme de cette resténose après ballon était triple : retour élastique après déflation du ballon, remodelage négatif secondaire de la paroi artérielle, hyperplasie intimale. L’endoprothèse agit mécaniquement en traitant le retour élastique, et le remodelage chronique. Cet effet mécanique positif est supérieur à l’effet biologique négatif induit par l’implantation du corps étranger qui entraîne une inflammation et une prolifération cellulaire responsables de l’hyperplasie intimale de recouvrement. Ainsi, globalement le bénéfice de l’endoprothèse est net et son usage diminue de moitié les réinterventions à moyen terme (nouvelle dilatation ou pontage coronaire) par son effet strictement mécanique. Par ailleurs, le stent a permis de réduire le risque de complication per-procédure (dissections occlusives, réocclusions précoces). L’implantation d’une endoprothèse coronaire est donc devenue la technique de choix dans le traitement percutané de la maladie coronaire.
Plusieurs facteurs ont été déterminants dans l’utilisation massive des endoprothèses coronaires : l’efficacité du traitement antiagrégeant utilisé [1], l’amélioration des techniques d’implantation [2], les évolutions technologiques des endoprothèses elles-mêmes et les résultats des 2 larges études de référence BENESTENT [3] et STRESS [4] démontrant la supériorité de l’endoprothèse par rapport à l’angioplastie par ballonnet seul, dans les lésions simples situées sur des artères natives, par une diminution du taux de resténose angiographique à 6 mois responsable d’une diminution des événements cliniques à 6 mois, notamment des réinterventions. Cependant, son usage n’a été initialement validé que dans des lésions courtes sur des artères de plus de 3 mm de diamètre. Les résultats de nombreuses études cliniques ultérieures nécessitent de reconsidérer le champ d’application de l’endoprothèse métallique et d’intégrer dans la pratique les études mécaniques et cliniques portant sur le déploiement de l’endoprothèse...