Les progrès diagnostiques et thérapeutiques ont conduit à une amélioration de la survie des patients atteints de la plupart des maladies chroniques et en particulier des maladies cardiovasculaires en intégrant également les cardiopathies congénitales.
Parmi ces pathologies, l’insuffisance cardiaque (IC) est une maladie particulièrement grave dont le pronostic reste très sombre (30 % de survie à 5 ans) et pour laquelle le taux d’hospitalisations reste très élevé. Pour autant, et en dépit de thérapeutiques de plus en plus complexes, une large part des hospitalisations et des complications de l’IC chronique pourraient être évitées.
En effet, elles sont dues à des arrêts de traitements ou des erreurs de prise en charge en lien avec une formation inadaptée du patient et/ou de ses proches. Comme l’ont prouvé de nombreuses études, l’éducation thérapeutique du patient (ETP) suscite la participation active du patient à son processus de soin et de suivi et est un élément clé pour éviter une progression de la maladie et améliorer la qualité de vie et l’espérance de vie. Au cours de l’année 2007, la Haute Autorité de Santé (HAS) a publié des recommandations en lien avec l’Institut National de Prévention et d'Éducation à la Santé (INPES) afin de mettre en œuvre un cahier des charges destiné à encadrer cette pratique d’ETP.
La Société Européenne de Cardiologie a inclus cette démarche d’ETP dans les pratiques reconnues comme nécessaires dans la prise en charge du patient IC chronique avec un degré de preuve extrêmement élevé (niveau IA, ce qui correspond à une recommandation forte confirmée par plusieurs études randomisées).
En 2007, la Société Française de Cardiologie a mis en place une commission spécialisée afin d'optimiser et d'évaluer l'impact des politiques d’ETP dans le domaine cardiovasculaire, et d’accompagner les soignants dans le passage d’une simple information thérapeutique à un véritable programme concerté d'éducation spécifique...